Le redécoupage des régions continue de défrayer la chronique. Il est peu de dire que la méthode utilisée par le gouvernement n’a pas plu. Ce passage à la hussarde de vingt-deux régions à treize en a défrisé plus d’un. Il est vrai qu’au fond rien ne justifiait cette modification de la carte régionale. Aucun des arguments utilisés pour procéder à cette réforme – de la taille critique dans le cadre de la mondialisation aux économies escomptées en passant par la clarification des compétences – ne tient sur le fond. La compétition mondiale est avant tout l’affaire des métropoles, les nouvelles compétences régionales n’ont rien de bien clair et les économies d’échelle se solderont probablement par des dépenses supplémentaires ! Si la répartition des capitales régionales et des services déconcentrés de l’Etat s’est faite dans une relative indifférence nationale, les présidences risquent de susciter plus de crispation. Avant même les élections de décembre, les victimes potentielles de la fusion se rebellent allant jusqu’à faire savoir qu’elles ne rentreront pas comme cela dans le rang. Il est sûr que le suffrage universel va se charger de régler plus d’un cas ! Le pire serait à mon sens de créer une présidence déléguée - comme il en est question à l’heure actuelle - pour atténuer les rancœurs. Il ne manquerait plus qu’une dyarchie s’installe à la tête des régions pour achever de discréditer une réforme qui n’aura répondu à aucun de ses prétendus objectifs. Et pourtant, depuis 1986, la région s’est imposée comme un échelon stratégique indispensable en matière de développement dans notre pays. Il serait regrettable que de misérables querelles de trône freinent cet élan et compromettent durablement notre avenir.
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