Je suis très surpris des attaques de Monsieur Larcher dans la presse envers le Conseil régional à propos du devenir de la Bergerie Nationale. S'il avait été présent au dernier conseil d’administration de l'établissement où l’avenir du site était en débat, il aurait compris que le Conseil régional a été très tardivement mis dans la boucle des négociations. Nous avons découvert le projet du ministère de l’Agriculture la veille pour le lendemain et nous avons été quasi sommés de nous prononcer. Cette méthode de travail est détestable, à plus forte raison quand on prétend vouloir établir un partenariat avec nous.
Je demande depuis 2004 que les partenaires du site se retrouvent autour d’une table pour évoquer le devenir de cet établissement et que les personnels soient aussi étroitement associés à cette réflexion. Le ministère de l’Agriculture a toujours eu une bonne raison pour refuser ce type de rencontre multilatérale. Aujourd’hui, dans la précipitation, on voudrait démanteler le site avec la bénédiction financière de la région, puisque le ministère de l’Agriculture n’a plus les moyens de l’entretenir. Dans ces conditions, vous comprendrez que l’institution régionale prenne le temps de la réflexion et exige les garanties nécessaires à la fois pour les personnels et le contribuable. Et cela d’autant plus que depuis trois mois nous demandons sans succès au ministère, un dossier technique détaillé du projet. Lors du dernier conseil d’administration, j’ai interpellé le représentant de l'Etat sur le coût financier de ce dernier. Il a été incapable de me répondre.
Nous nous interrogeons aussi à propos de l’arrivée sur le site de l’IUT de Rambouillet alors qu’un autre projet de reconstruction et d’extension était prévu allée des Vignes et que rien, à part son coût peut-être, ne s’y opposait. J’ai encore dans mes archives ce dossier. On peut en effet comprendre la démarche de vouloir créer un pôle universitaire dynamique dans le Sud-Yvelines, mais il ne faut pas faire n’importe quoi. La Bergerie Nationale doit être à la fois une vitrine et un lieu vivant du développement durable dans notre région. La cohérence voudrait au minimum que les formations accueillies soient en harmonie avec cette exigence. Ce n’est évidemment pas le cas. Les opportunités financière et foncière ne peuvent à elles seules justifier cette venue. La région, dans le cadre du contrat de projets Etat-région a financé à hauteur de 2 millions d’euros l’installation du laboratoire REEDS (Recherche en Economie-écologie,Eco-innovation et ingéniérie du Développement Soutenable). Preuve que, quand il existe un véritable projet cohérent avec la destination de ce site, nous répondons présents.
Maintenant, quand Monsieur Larcher nous explique dans la presse que la ville de Rambouillet a fait beaucoup pour la Bergerie, je souris. Oui, la ville a dû investir la « coquette somme » de 100 000€ pour donner un coup de peinture à la cour impériale. Les visiteurs d’ailleurs peuvent constater que seules les façades ont été repeintes. L’arrière des bâtiments est resté en l’état. Avec un engagement pareil, la Bergerie Nationale a évidemment beaucoup de souci à se faire. Je n’aurai pas la cruauté de rappeler à Monsieur Larcher mon intervention en conseil municipal quand on évoquait le sujet. Les personnes, qui s’intéressent réellement au devenir de ce site, peuvent aller consulter en mairie les archives des séances. La commune de Rambouillet n’a pas les moyens d’intervenir efficacement, d’ailleurs ce n’est pas vers elle que se tourne le ministère de l’Agriculture. L’arrivée de 900 étudiants, à moins de chasser les 300 apprentis (quelle image pour un gouvernement qui défend l’apprentissage !) et les 140 stagiaires en formation professionnelle (quelle autre image pour un gouvernement qui prétend défendre l’emploi !) ne peut se faire qu’en construisant un bâtiment de 6000 m2 et en développant l’hébergement et la restauration. Ce ne sont donc pas les quelques milliers d’euros que pourrait consacrer la ville qui y suffiront. Il faudra envisager des sommes conséquentes que les porteurs du projet n’ont toujours pas sérieusement chiffrées !
Enfin, je suis étonné aussi que Monsieur Larcher, dans une réunion consacrée au devenir de l’établissement, ait pu affirmer qu’après tout l’exploitation agricole pourrait être cédée à un exploitant privé. Il a probablement quelqu’un à placer. Comme défenseur du site, on fait mieux !
Alors, dans un tel contexte, avec un projet aussi flou, que la région, avant de prendre une décision qui engage des moyens financiers importants, refuse toute précipitation et entende obtenir des garanties, est plutôt une position raisonnable. Nous voulons prendre nos responsabilités en connaissance de cause. Ce ne sont pas six mois supplémentaires, après autant d’années d’incertitude, qui tueront le malade. A moins que le ministère de l’Agriculture ait décidé de se désengager coûte que coûte. Après tout, c’est une hypothèse qu’on ne peut exclure.
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