A trois jours de l’ouverture du sommet de Cancún sur le climat, au Mexique, les études se succèdent autour du réchauffement climatique. Cette fois-ci, c’est au tour du Met office, le service national britannique de météorologie, de publier un rapport sur le sujet, aujourd’hui. Ses conclusions sont tranchées : les températures mondiales sont plus élevées que jamais et la part anthropique, c’est-à-dire liée aux activités humaines, du réchauffement climatique se renforce par rapport à l’an dernier.
Le rapport débute par un constat qui pourrait sembler contradictoire : le rythme du réchauffement climatique a quelque peu ralenti sur la période 2000-2009 par rapport aux décennies précédentes. Ainsi, les dix dernières années ont connu une augmentation des températures mondiales comprise entre 0,05 et 0,13°C contre une moyenne de 0,16 °C par décennie depuis 1970.
Mais n’en déplaise aux climatosceptiques, les scientifiques du Met office avancent des explications à ce phénomène. La première réside dans l’augmentation des aérosols, de fines particules comme du souffre qui sont notamment émises dans l’athmosphère par les centrales électriques asiatiques, qui réfléchissent la lumière du soleil et donc provoquent un refroidissement de la température de la surface de la Terre. Un autre facteur résiderait dans un léger déclin de l’activité solaire.
Surtout, malgré le ralentissement de l’augmentation des températures, la dernière décennie reste plus chaude que la moyenne des années 1990. L’année 2010 en particulier devrait battre des records de température depuis 1850 et pourrait dépasser les pics de 1998 et 2005, même en cas de léger refroidissement en novembre et décembre. La température de 2010 sera révélée par l’Organisation météorologique mondiale le jeudi 2 décembre lors du sommet de Cancún.
Ce rapport rejoint ici les précédentes publications de trois grands instituts de recherche : l’unité de recherche climatique de Grande-Bretagne à l’Université d’East Anglia, la NASA et NOAA (Administration nationale océanique et atmosphérique des Etats-Unis). “En se basant sur les chiffres actuels, l’année 2010 sera la seconde du classement après 1998, mais cela dépendra du temps des mois de novembre et de décembre”, a déclaré au Guardian Phil Jones, directeur du CRU de l’université d’East Anglia.
Les scientifiques de la NASA estiment quant à eux que les températures à la surface de janvier à octobre ont été supérieures à l’année record précédente, qui selon eux est l’année 2005. “L’année 2010 est en bonne voie pour devenir l’année la plus chaude”, assure James Hansen de la NASA. Enfin, d’après le Centre de données climatiques nationales (NDCD) de la NOAA, l’année 2010 sera probablement ex-æquo avec 1998 pour le record de chaleur.
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