Les lampions de la fête s’éteignent, vient le temps des premières analyses. La victoire historique que nous venons de remporter avec Anny Poursinoff dans une circonscription très ancrée à droite depuis 1988 n’a rien d’extraordinaire. Mieux, elle était prévisible.
Depuis 1997, la gauche faisait régulièrement des scores flirtant avec les 45% en dépit même des défaites de 2002 et de 2007 à l’élection présidentielle. Là où nous aurions du être balayés, nous avions tenu. Cet ancrage ne reposait pas sur rien, puisque de 1981 à 1986, Guy Malandain (PS) avait été le député de ce territoire qui à l’époque englobait Trappes et s’appelait la 8e circonscription. Le découpage Pasqua rendait un temps plus difficile une reconquête de la gauche, mais n’effaçait pas tous les espoirs.
Un travail de terrain, l’émergence et l’enracinement de nouveaux visages de gauche pouvaient avec des conditions particulières changer la donne. Dans des terres « tenues » par des personnalités aussi fortes que Gérard Larcher et Christine Boutin, il fallait être patient, tenace et habile. Cette victoire doit beaucoup à ce militantisme du quotidien souvent ingrat, mais jamais désespéré. La présence socialiste, jusque dans certains villages, a été déterminante.
Elle doit aussi beaucoup à la dynamique de l’union que nous avons su créer dès le premier tour de cette élection. L’ordre du ticket importait peu, ce qui comptait était le rassemblement du PS, d’Europe-Ecologie, du PRG et du MRC. Cette union, je l’avais rêvée en septembre 2009, mais les conditions politiques n’étaient pas encore réunies pour qu’elle se réalise. Il est évident que notre électorat a apprécié que nous allions ensemble au combat, ce qui nous a permis de virer assez nettement en tête au premier tour. La progression de la participation nous a ainsi profité au second sur l’ensemble du territoire, y compris à Rambouillet, dans le fief du député sortant et ancien maire.
Enfin, le climat social particulièrement dégradé et le rejet de la politique injuste de Nicolas Sarkozy dans de larges couches de la population ont joué un rôle non négligeable. Quand on demande aux classes moyennes et aux plus démunis de faire tous les efforts et que dans le même temps le fisc rend 30 millions d’euros à Madame Bettencourt (3e fortune de France), la coupe déborde ! On a beau habiter dans la 10e circonscription des Yvelines, on est loin de tous fréquenter le Fouquet’s.
Si l’on peut se réjouir de cette victoire, il ne faut pas oublier qu’elle a été obtenue avec moins de 30% de participation. La confiance qui nous a été accordée est donc bien limitée et reflète cette crise de la représentation que connaît notre démocratie depuis plus de vingt ans. Le véritable défi sera de confirmer en 2012 ce succès et cela d’autant plus que la droite locale ne va pas rester inerte.
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