Depuis le début de l’année plusieurs agressions d’élèves ont eu lieu dans ou à proximité de lycées franciliens. L’UMP et ses candidats aux élections régionales, passés maîtres en matière de récupération électorale, accusent aujourd’hui Jean-Paul Huchon de n’avoir rien fait pour la sécurité dans ses établissements scolaires. Le propos mensonger est démenti par les faits. Tous les établissements en question avaient été l’objet d’un diagnostic sécurité et des caméras de vidéosurveillance étaient installées. Les enseignants et les élèves ne sont d’ailleurs pas dupes. Ils ne se sont pas tournés vers la région pour protester et demander des comptes, mais vers le rectorat et le ministère. Nous avons perdu près de 40% de nos effectifs de surveillance dans nos collèges et nos lycées depuis 2004. Ceux qui ont été remplacés l’ont été majoritairement par des emplois précaires et l’on voudrait que la sécurité s’améliore. La responsabilité des gouvernements de droite depuis 2004 est entière. La candidate UMP Pécresse en Ile-de-France, qui n’est pas à une contradiction près, nous explique dans son programme qu’elle fera en sorte que la région paie des surveillants. C’est ubuesque. Pendant que le gouvernement auquel elle participe les supprime, elle, devenue présidente de la région, les rétablira alors que ce n’est pas de la compétence de cette institution. Ce type de proposition tient soit de la provocation, soit de l’incompétence. C’est à l’Etat et donc au gouvernement d’assumer ses responsabilités. La sécurité dans les établissements scolaires ne peut être assurée que par l’embauche de personnels formés. La suppression drastique de ces dernières années est une véritable catastrophe. La région IDF a investi près de 60 millions d’euros dans la mise en place de caméras, de sas, de barrières dans ses lycées. Les intrusions se font aujourd’hui par les portes, sous l’œil des caméras. Il est évident que ce type de matériel ne remplace pas la présence humaine. Le ministre Chatel s’enferre dans le déni et explique qu’il ne reviendra pas sur la suppression des postes (40 000 postes d’enseignants en moins depuis 2007 et 22 000 postes de surveillants depuis 2004). L’insécurité a malheureusement de beaux jours devant elle, tandis que les conditions d’enseignement se dégradent. Le droit de retrait qu’exercent les enseignants confrontés à la violence est légitime. Il a le mérite d’attirer l’attention sur une situation qui ne peut plus durer.
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