Le blog de Didier Fischer

Coignières et le mirage commercial

La mégapole commerciale des Portes de Chevreuse à Coignières s’achève. Après Citroën, bientôt Boulanger, Castorama et Conforama auront rejoint le site. Au total, 60 000 m2, places de stationnement comprises, seront ainsi dédiés au commerce. On pourrait penser que de très nombreux emplois sont à la clé de l’opération. Il n’en est rien puisque sur les quatre grandes enseignes qui s’installent, une seule peut être qualifiée de création. Il s’agit de Boulanger. Citroën et Castorama étaient déjà à Coignières. Pour Conforama, il s’agit d’une délocalisation en provenance de la ville voisine des Essarts-le-Roi. Pour les revenus issus de la taxe professionnelle, il en va donc de même. Sans être négligeable, l’apport supplémentaire de cette dernière n’est probablement rien à côté des nuisances que ne va pas manquer d’occasionner ce nouveau temple de la consommation qui bénéficiera aussi, n’en doutons pas, d’une dérogation pour ouvrir le dimanche. Les riverains de la rue des Louveries et du boulevard des Arpents n’ont qu’à bien se tenir. De plus, aucun aménagement particulier n’est prévu sur la N10 pour faire face à un nouveau flot de voitures et de camions. Si cet équipement peut remettre un peu d’ordre dans un lieu particulièrement dégradé et offrir par un paysagement végétalisé des parkings un caractère un peu plus pimpant, il n’aura aucune influence sur le reste des zones d’activités qui contribuent à enlaidir les abords de la commune. Est-ce le prix à payer pour avoir des impôts locaux particulièrement bas et ne pas régler de taxe d’enlèvement des ordures ménagères ? Non, bien évidemment. Un autre développement est aujourd’hui possible, mais Coignières refuse obstinément de regarder vers le XXIe siècle. Que la seule forêt que nous connaissions soit celle des panneaux publicitaires en dit long sur les préoccupations environnementales de l’équipe de la majorité municipale. Et pourtant, la saturation de la circulation automobile, la désertification des services au centre du village avec la disparition programmée de la maison médicale et la pollution de plus en plus oppressante devrait susciter une mobilisation de tous les instants.

Le circuit automobile des Mureaux ou la mauvaise formule !

La Formule 1 dans les Yvelines, en voilà une bonne idée ! Et même le maire écolo des Mureaux, où pourrait être implanté le circuit, est pour. Pensez-vous, Monza sur Seine, quelle image ! Quelle vitrine du dynamisme ! Quel prestige pour une ville qui traîne une si mauvaise réputation après avoir rêvé de s’envoyer en l’air avec la fusée Ariane ! Les Mureaux : métropole mondiale, capitale française de la Formule 1 ! Cela aurait de la gueule ! Et puis, il s’agirait d’un circuit vert spécialement étudié contre toutes les nuisances habituelles des sports mécaniques avec à la clef quelques centaines d’emplois. Entre 600 et 1000, affirme le génial promoteur et président UMP du Conseil général, Pierre Bédier. Patatras ! Alors que l’unanimité devait se faire sur un projet pareil, voilà que des grincheux commencent à ergoter. Les plus modérés émettent des réserves : c’est pas qu’on est contre, mais on n’est pas pour quand même. Un irréductible « isolé », maire de Mézy, déclenche les hostilités frontales contre le projet vroum vroum du génial président. Le pire, c’est qu’il a des arguments à faire valoir : le circuit s’installerait sur l’emplacement d’une nappe phréatique qui alimente une partie de la région parisienne en eau potable et les terrains en question ont été achetés récemment par l’Agence des espaces verts d’Ile-de-France (AEV) pour y faire 140 hectares d’agriculture biologique. Comble de malchance, c’est une zone inondable. Ne faudrait-il pas plutôt prévoir des courses de hors-bord ? Cela ne peut arrêter une préfète qui a le coup de volant adroit(e) et qui classe illico le lieu par deux arrêtés en zone d’aménagement différé (ZAD). Ce qui permet sans autre forme de procès la réalisation de l’entreprise. Au milieu du XXe siècle, un tel zèle aurait été salué par tous au nom de l’intérêt général.  Au début du XXIe siècle, à l’heure du Grenelle de l’environnement et de l’éco-région, cela est incompréhensible. Le sauvetage de l’industrie automobile dans notre département ne se fera pas avec l’installation d’un circuit de Formule 1, mais avec un investissement massif dans la voiture propre. Les 122 millions d’euros que souhaite mettre le département dans cette affaire seraient plus utiles pour aider la recherche et le développement dans le domaine de l’automobile. Cela serait tout autant créateur d’emplois et offrirait une image autrement plus porteuse de sens que celle de petits bolides tournant en rond, pétaradant et polluant à qui mieux mieux !

La pub fait de la résistance sur France 2

Depuis plusieurs semaines, France 2 nous annonçait la suppression de la publicité après le journal de 20h. Il faudrait préciser : suppression du tunnel de publicité. En effet, la météo est toujours sponsorisée par Darty et le voyagiste Jet Tour nous proposait hier soir Partir, petit « programme court » sur les voyages. Deux annonces publicitaires déguisées, mais bien réelles. Qu’on se rassure la pub n’a pas disparu de France 2 après 20h30 ! Je pense que ces marques ont dû payer très cher pour faire mentir le Président de la République.