En cette fin d’année 2008, les bonnes nouvelles se font rares. La crise financière a rejailli sur le terrain économique et social. Des milliers d’emplois sont aujourd’hui menacés directement ou indirectement. Certains grands groupes qui continuent d’accumuler les bénéfices profitent de la situation actuelle pour annoncer des licenciements de « confort boursier ». Il faut bien dégager des dividendes substantiels pour les actionnaires en mal de bonnes affaires. Et qu’importe si ce sont les salariés qui paient cette stratégie indécente. Le tournant de la financiarisation de l’économie amorcé dans les années soixante-dix sous l’effet d’une accélération de la mondialisation montre son visage le plus sombre. Pourquoi aura-t-il fallu attendre 2008 pour prendre en compte un phénomène aussi ancien ? La fin de la guerre froide a probablement retardé la prise de conscience, puisque l’effondrement du communisme entre 1989 et 1991 fut un temps vécu comme le triomphe du modèle démocratique et libéral. Certains essayistes, à l’instar de Francis Fukuyama, y virent même la fin de l’Histoire. Cet aveuglement dura près d’une décennie avant qu’une nouvelle critique se construise autour des mouvements altermondialistes et une jeune génération d’économistes. Le rôle régulateur de l’Etat s’impose aujourd’hui à droite et à gauche. C’est peut-être cela en cette fin d’année morose la bonne nouvelle attendue. Ceux qui, cet été encore, ne voulaient pas entendre parler de la puissance publique sont parmi les premiers à réclamer l’intervention de l’Etat pour amortir la crise. Si l’on peut douter de la sincérité de la conversion, elle n’en est pas moins affichée. Le Figaro de ces derniers jours va jusqu’à expliquer que les 35 heures dans le contexte actuel permettent aux entreprises de tenir dans la tourmente et amortissent le choc, via les RTT, pour les salariés. On en demandait pas tant ! Il y a fort à parier que la campagne pour les élections européennes se fera sur la capacité de l’Union Européenne à protéger ses citoyens. L’année 2009 risque d’être difficile, mais nous ne sommes pas impuissants. Nous sommes au contraire dotés d’une très forte capacité d’investissement grâce à nos entreprises, à la compétence de leurs salariés, à la place de l’Etat, mais aussi au poids pris par les collectivités territoriales depuis les lois de décentralisation. Autant de bonnes raisons pour faire mentir en 2009, les Cassandre de 2008 !
Je vous souhaite à toutes et à tous de vaincre la morosité ambiante et de trouver les ressources nécessaires pour vivre une belle année.
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