Au cœur du débat sur la réforme de l’audiovisuel public, deux questions sont âprement débattues : la suppression de la publicité sur les chaines publiques et la nomination des présidents par l’exécutif après avis conforme du CSA.
Il est difficile de ne pas voir dans ces mesures à la fois une tentative d’affaiblissement du secteur public au profit du secteur privé et une reprise en main par le pouvoir.
La suppression de la publicité pose à terme la question de la pérennité du financement. Si la ministre de la Culture et de la Communication a assuré que le manque à gagner, estimé à 450 millions d’euros, serait intégralement compensé en 2009, rien ne garantit qu’il en sera ainsi dans les années suivantes.
Les chaines privées, à l’instar de M6 et TF1, peuvent être satisfaites. Elles récupéreront la manne publicitaire et verront peut-être, si l’amendement présenté par les députés de la majorité est adopté, la diminution de moitié des taxes qu’elles devaient verser au secteur public.
Enfin, en dessaisissant le CSA de la nomination des présidents, un lien direct est à nouveau établi entre le pouvoir politique et l’audiovisuel public. Si ce n’est pas le retour à l’ORTF des années soixante, cela y ressemble fort. Une forme de régression démocratique s’effectuerait si ce texte était voté.
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