Après un hommage émouvant rendu par le président et l’assemblée à Nicole Touquoy-Morichaud (conseillère régionale-Yvelines) qui vient de nous quitter, la séance plénière du Conseil régional des 17 et 18 avril 2008 a été marquée par deux temps forts : la présentation du rapport de la commission « Scenarii pour la métropole Paris-Ile-de-France » et le vote des trois premiers contrats particuliers avec les départements.
1) Le débat sur le « Grand Paris », relancé de manière spectaculaire par le discours de Nicolas Sarkozy en juin 2007, a entraîné la constitution en octobre 2007 d’une commission de 19 élus du conseil régional désignés à la proportionnelle des groupes. Cette dernière, présidée par le président du groupe socialiste Jean-Paul Planchou, s’est interrogée sur la nécessité d’une organisation et d’une gouvernance spécifique pour le cœur de l’agglomération. Après avoir auditionné une trentaine d’experts et de personnalités politiques, elle a présenté ses conclusions à la presse le 3 avril. Pour la commission, il n’est pas question de créer une structure supplémentaire, d’ajouter une « tranche au millefeuille institutionnel ». Il ne peut y avoir de solutions réelles et durables aux enjeux posés : habitat, transports, attractivité… que s’ils sont pris dans le cadre de l’espace régional. Pour Jean-Paul Planchou : « il n’y aurait rien de plus passéiste et rétrograde que d’opposer le devenir de la métropole centrale à celui de la région ou d’instaurer de nouvelles portes d’octroi ». Le rapport fait dix propositions pour « une nouvelle cohérence métropolitaine ». Parmi les plus significatives figurent la structuration de la Conférence métropolitaine en un organisme de pilotage pour l’aménagement et la coopération locale, l’élargissement des compétences du syndicat des transports d’Ile-de-France à l’ensemble des déplacements et enfin, la création d’une autorité organisatrice du logement. Elle aurait pour mission, par convention avec l’Etat, d’assurer la cohérence entre programmation de logements, développement de l’offre foncière et répartition des financements. Le dernier volet du rapport porte sur la solidarité financière. Deux solutions sont envisagées : la mise en place d’une taxe professionnelle unique au niveau de la région ou le renforcement du fonds de solidarité de la région Ile-de-France. Ce rapport, comme l’a souligné dans leurs interventions chacun des représentants des groupes, fait avancer le débat. Il a le mérite de faire des propositions cohérentes. Un certain consensus s’est dégagé à la satisfaction de Jean-Paul Huchon. Le travail de la commission ne s’arrêtera probablement pas là.
2) A l’issue de la signature du contrat de projet Etat-région (2007-2013), la région a souhaité poursuivre une politique de contrats particuliers avec les départements pour renforcer son intervention au service des Franciliens. Les trois premiers contrats viennent donc d’être votés. Ils concernent l’Essonne, la Seine-et-Marne et les Yvelines. Ils portent chacun sur un engagement global de 200 millions d’euros. Pour l’Essonne et la Seine-et-Marne, cette somme pourrait être portée respectivement à 260 millions et à 238 millions. L’effort essentiel porte sur les déplacements, à l’exemple du contrat particulier avec les Yvelines. Une seule opération est inscrite. Il s’agit, pour un engagement réparti à égalité entre la région et le département, de réaliser la tangentielle Ouest afin de relier Achères (RER A) à Saint-Cyr (RER C) via la grande ceinture ouest et Saint-Germain-en-Laye. Un projet qui devrait permettre de faciliter les déplacements de banlieue à banlieue dans les Yvelines. Un amendement de l’exécutif prévoit sans modifier l’équilibre du contrat particulier de mandater le président de la région pour faire accélérer le prolongement du RER C de Saint-Quentin à Coignières inscrit au SDRIF en obtenant de l’Etat des financements complémentaires. Il est évident que cette opération, à laquelle 25 millions d’euros pour les études sont déjà alloués, ne peut être intégralement financée par la région. La prolongation est aujourd’hui estimée à près de 350 millions d’euros. Le plus curieux dans cette affaire, c’est que l’ensemble des groupes ont voté cet amendement, à l’exception du FN (abstention) et de l’UMP (qui n’a pas participé au vote). Décidément le maire UMP de Coignières, Henri Pailleux, peut compter sur ses amis !
Nous pouvons pour conclure signaler en matière d’environnement et de développement durable l’adoption par l’assemblée de deux rapports intéressants :
Ø Un nouveau plan régional de prévention du bruit adaptant les aides régionales à la directive européenne du 25 juin 2002 imposant aux Etats membres la mise en place de cartes stratégiques du bruit (CSB) et de plans de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE).
Ø Un nouveau dispositif incitatif d’aides aux collectivités locales dans le domaine de l’habitat et du tertiaire pour la relance de la géothermie en Ile-de-France.
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