Le pouvoir d’achat des Français est devenu ces dernières semaines un des principaux sujets de débat. Il est vrai qu’il avait déjà été au cœur de la campagne pour l’élection présidentielle. L’intérêt pour cette question rebondit aujourd’hui au vu des résultats de l’enquête de l’UFC-Que choisir qui annonce des hausses allant au-delà de 40% pour certains produits alimentaires. La ministre de l’économie et des finances a bien tenté de désamorcer la bombe en se rendant dans un hypermarché pour vérifier les prix. Le Premier ministre vient aujourd’hui de reconnaître qu’il existe un problème. Il aura donc fallu au gouvernement près d’un an pour se rendre à l’évidence : les prix augmentent, les salaires stagnent et le pouvoir d’achat moyen des Français ne progresse plus, voire diminue pour certaines catégories sociales. Qu’attend alors le gouvernement pour agir ? Son impuissance actuelle est liée avant tout à son inaction. Le pouvoir d’achat peut se défendre sur deux fronts : les prix et les revenus. Pour augmenter ces derniers, il dispose de quelques leviers : salaires du public, minima garantis (smic, retraites), allocations familiales, allègements fiscaux et sociaux. Pour les prix dans une économie de marché, c’est plus difficile. Pourtant, ce qui aujourd’hui conduit à une hausse scandaleuse de certains prix relève avant tout des ententes illicites entre les grands groupes de l’agro-alimentaire et de la distribution. La concurrence est en fait faussée pour éviter toute baisse des prix et garantir aux actionnaires les rémunérations les plus élevées. Les consommateurs sont donc les victimes de pratiques mafieuses. La hausse du prix des matières premières est aussi devenue le prétexte d’une augmentation indécente des marges réalisées. Est-il normal qu’une salade achetée au producteur 12 centimes d’euro puisse être revendue jusqu’à 1,5 € au prétexte que les cours du pétrole flambent ! Nous connaissons ces pratiques depuis longtemps. Il n’est pas très compliqué de lutter contre en activant les services de la concurrence et des prix, ainsi que ceux de la répression des fraudes. Faut-il encore se donner les moyens d’être efficace en renforçant les équipes chargées des contrôles ! Nul doute que notre « président du pouvoir d’achat » aura à cœur de réaliser sa promesse.
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