Développer les transports en commun et le logement, stimuler l’activité économique, préserver l’environnement, tout en rééquilibrant la région Ile-de-France sont les principaux objectifs du document sur le SDRIF, soumis à l’enquête publique. Il est indéniable qu’au regard de cette volonté, le Sud-Yvelines se sort plutôt bien d’un exercice difficile. Et cela d’autant plus, que le Conseil général des Yvelines a, tout au long de la procédure de concertation, quasi ignoré notre territoire préférant concentrer l’essentiel de ses remarques et propositions sur le nord du département.
On ne dira donc jamais assez ici, dans ce contexte particulier, l’utilité des grandes phases de concertation innovantes - réunissant représentants des collectivités territoriales, acteurs socio-économiques et associations – ouvertes par le Conseil régional pour l’élaboration de ce document et qui tranchent sur la méthode autoritaire utilisée lors de la précédente révision du SDRIF.
La tenue de deux ateliers territoriaux à Rambouillet et à Dourdan, sur les problématiques de nos territoires, ont permis de prendre en considération l’essentiel des demandes des élus, en matière de développement économique et touristique sans remettre en cause l’indispensable équilibre écologique.
L’ouverture d’espaces préférentiels à l’urbanisation, mais aussi la protection des espaces ouverts et la nécessité de conserver à notre région son caractère rural grâce aux continuités agricoles et aux continuités écologiques, permettent la poursuite d’un développement maîtrisé d’un territoire écologiquement fragile.
La prise en compte de la synergie entre les entreprises, la recherche et les établissements de formation universitaires (UVSQ et IUT) assure au Sud-Yvelines, à la fois dans le cadre du SDRIF et du Contrat de projets Etat-région, une place de choix dans un processus facteur d’avenir et d’emplois.
Ce document rend aussi possible « le déploiement d’une infrastructure capillaire à très haut débit sur l’ensemble du territoire » du Sud-Yvelines pour répondre aux besoins des entreprises, des équipements publics et lutter contre les inégalités territoriales. L’action publique, comme le souligne bien le texte, se déploiera en proportion de la rentabilité des zones desservies.
Rambouillet et sa région figurent dans les pôles touristiques régionaux prioritaires hors agglomération centrale au même titre qu’Auvers-sur-Oise, le Sud-Essonne, Fontainebleau-Seine et Loing, Marne-Ourcq et Morins, ainsi d’ailleurs que le grand Provinois. Cela favorisera le développement d’un tourisme culturel, social et vert dont les retombées sur l’ensemble de notre territoire ne pourront qu’être bénéfiques.
Le Sud-Yvelines souffre aujourd’hui d’un déficit de 8 000 logements sociaux. Le SDRIF propose un effort particulier dans ce domaine. En plaçant à 30% du parc total, en Ile-de-France, la proportion de logements sociaux à atteindre en 2030, il fixe un objectif ambitieux qui n’est pas irréaliste au regard des 22 % existant déjà. Il est proposé pour le Sud-Yvelines un effort partagé qui permettrait aux communes rurales d’atteindre les 10% et aux communes, dites urbaines, d’atteindre les 30%, comme cela est pratiquement déjà le cas à Rambouillet. Les hypothèses communales retenues dans le document ne sont pas normatives et doivent s’apprécier dans un cadre intercommunal (SCOT, PLH…). Il n’est évidemment pas question, comme ont pu l’écrire certains, d’uniformiser le taux de 30% sur l’ensemble du territoire. Il faut évidemment tenir compte des réalités locales.
Si la région n’adhère pas à certains projets d’infrastructure dont la maîtrise d’ouvrage relève de l’Etat (par exemple le prolongement de l’A12), le document propose le renforcement en offre et en qualité des transports en commun. Cela intéresse directement notre territoire : prolongement du RER jusqu’à Coignières, développement des parcs relais et des gares routières, renforcement des réseaux routiers de transport collectif, poursuite de l’entretien et de la mise en sécurité des infrastructures routières.
Il est aussi prévu de poursuivre vers le Nord et vers le Sud la voie ferrée Saint-Germain-Noisy. Tangentielle qui, à terme, devrait permettre de faciliter les déplacements de banlieue à banlieue. Le fait qu’elle puisse rejoindre Versailles est un atout indéniable pour le Sud-Yvelines. Ses habitants pourront ainsi se rendre à Saint-Germain en train à partir des gares de la ligne Paris-Chartres sans passer par Paris. De la même manière, son prolongement en tram-train de Versailles-Chantiers à Corbeil-Essonnes est tout aussi intéressant.
Comme à propos de tout document de cette importance, on peut bien sûr émettre aussi quelques réserves :
L’absence de prise en compte d’une troisième ligne de chemin de fer (Paris-Rambouillet-Chartres) est regrettable au regard de l’enjeu des déplacements et de l’actuelle saturation du trafic aux heures de pointes. Il est vrai que l’investissement est très important et que l’Etat dans la négociation du contrat de projets a refusé de l’inscrire.
On peut, de la même manière, regretter que la commune des Essarts-le-Roi n’ait pas été retenue comme pôle de centralité à conforter au prétexte de sa proximité avec la zone dense de Saint-Quentin-en-Yvelines, donc de l’agglomération centrale.
Ces réserves, mises à part, il est évident que ce document est un atout pour notre territoire. Il lui ménage des perspectives équilibrées de développement et permettra plus largement de faire face aux défis que rencontre aujourd’hui l’Ile-de-France confrontée à la nécessité de répondre à la demande de logements, d’emplois, de déplacements, de protection des espaces remarquables. Il permet à la fois de renforcer l’attractivité de la région capitale, d’orienter son développement vers un indispensable rééquilibrage de ses activités, de réduire les inégalités sociales, territoriales et environnementales.
Vous avez jusqu’au 8 décembre pour déposer votre avis sur les registres de l’enquête publique.
A Rambouillet,
vous pourrez le faire en présence du commissaire-enquêteur,
le jeudi 6 décembre, de 14 heures à 17 heures.
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