Grenelle de l’environnement, réforme de la constitution, mini traité institutionnel européen, le Président de la République tente par tous les moyens de détourner les Français d’une situation économique et sociale qui s’aggrave. Le pouvoir d’achat ne s’améliore pas, la croissance économique est aux abonnés absents et le chômage stagne. Les 14 milliards de cadeaux fiscaux sont loin de produire les effets escomptés tandis que les malades paieront les franchises médicales. Un encouragement de plus quand on a un petit budget à ne pas mettre les pieds dans un cabinet médical. Après tout, ce n’est peut-être pas une raison pour ne pas s’occuper du sort de la planète, de la constitution et de l’Europe. Dans tous ces domaines, de nombreuses propositions viennent d’être faites qui méritent l’attention : écotaxe, gel des programmes autoroutiers, priorité aux transports en commun, moratoire ( ?) sur les OGM, renforcement des droits du Parlement, fin du cumul d’un mandat de parlementaire avec la présidence d’un exécutif (conseil régional, conseil général, conseil municipal), limitation de l’article 49-3, réforme de la présidence de l’Europe, extension de la majorité qualifiée, renforcement des droits du parlement européen, un haut représentant pour les affaires étrangères. Ce survol laisse de côté bien des propositions qui, si elles étaient un jour appliquées, transformeraient profondément notre République et nos habitudes de vie. Le problème, c’est leur peu de chance de voir le jour. Si par hasard, elles percent le rideau défensif de certains lobbies opposés à leur application, tout sera fait pour en atténuer la portée. Et pourtant les difficultés économiques et sociales dans lesquelles nous sommes aujourd’hui plongées ne trouveraient-elles pas au moins en partie leurs solutions dans ces réformes. L’environnement n’est-il pas un secteur porteur d’emplois ? La réforme de nos institutions ne permettrait-elle pas de sortir de la crise de confiance des Français vis-à-vis de leur classe politique ? La dimension européenne n’est-elle pas pour la France sa nouvelle frontière ? A vouloir trop segmenter les problèmes, à ne pas avoir une vue d’ensemble à l’heure de la mondialisation, on se condamne à n’apporter que des remèdes partiels à des situations qui relèvent d’une dimension globale. C’est d’intelligence dont on a aujourd’hui le plus besoin pour ne laisser personne sur le carreau, pour protéger l’avenir des générations futures et pour redonner un nouveau souffle à notre « vieux » pays. Pour paraphraser, le célèbre mot de Danton et le mettre au goût du XXIe siècle : « De l’intelligence, encore de l’intelligence, toujours de l’intelligence ! »
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