Le débat sur la fiscalité lancé par François Hollande tourne au ridicule. 200 000 ménages imaginaires représenteraient ces « riches » qui gagnent plus de 4000 € par personne et par mois. On peut discerner un progrès par rapport à 1936 où le débat se focalisait sur les 200 familles, mais le nombre, avancé par le premier secrétaire du PS, est manifestement sous-estimé. Pour autant, la réplique du ministre du Budget Jean-François Copé, qui croit qu’un professeur certifié gagne en fin de carrière 4000 € alors qu’il atteint péniblement les 2400 €, montre à quel point ceux qui nous gouvernent ignorent les réalités de la société française.
Le fond du problème n’est pas d’augmenter ou de baisser les impôts mais d’atteindre une meilleure justice fiscale et de rendre l’impôt plus efficace d’un point de vue économique. Cela peut d’ailleurs être obtenu, sans augmentation des prélèvements obligatoires.
L’enjeu se porte aujourd’hui sur l’IRPP, payé seulement par une moitié des ménages et qui rapporte un peu plus de 16% des recettes fiscales de l’Etat, soit beaucoup moins que la TVA (51%). Toutes les réformes libérales ont visé à tendre à un impôt sur le revenu à taux unique en reportant sur la TVA l’éventuel manque à gagner. Dominique de Villepin s’est évertué à réduire encore récemment le nombre de tranches diminuant de fait sa progressivité. En matière de justice fiscale, on peut mieux faire! En définitive, les plus riches bénéficient des plus fortes baisses de l’impôt. Et le bouclier fiscal fait qu’ils ne contribueront pas au-delà de 60% de leur revenu. Nicolas Sarkozy promet même d’abaisser le seuil à 50%. Les classes moyennes devraient apprécier puisque ce sont elles qui, d’une manière ou d’une autre, paieront la différence.
Un projet de gauche dans ce domaine ne peut que revenir sur cet état de fait. Il faut rendre l’impôt sur le revenu plus progressif, tenir compte des revenus pour calculer la taxe d’habitation et diminuer la TVA. La baisse de l’impôt sur les sociétés promise par la droite est inutile. Elle ne rendra pas plus attractif le territoire français pour les entreprises étrangères qui n’investissent pas en France pour y trouver un paradis fiscal, mais une main d’œuvre hautement qualifiée, des savoir-faire d’exception, des réseaux de communication performants, voire un marché dynamique et un cadre de vie appréciable. Il ne serait d’ailleurs pas aberrant pour développer l’emploi durable de moduler cet impôt en fonction des emplois créés : en baisse si ce sont des CDI, en hausse si ce sont des CDD.
Toute réforme doit avoir le mérite de la clarté et correspondre non pas à un parti pris idéologique, mais viser la justice et l’efficacité. Elle doit s’accompagner d’une véritable politique industrielle et d’un soutien réel au pouvoir d’achat. Nous verrions alors que l’impôt n’est pas l’ennemi du progrès économique et social. Au contraire, il retrouverait ses vertus de redistribution dans une économie compétitive.
Ce débat sur l'impôt est essentiel, mais je doute qu'il touche beaucoup de monde. Vous avez pourtant raison de vouloir plus de justice et d'efficacité dans ce domaine. L'impôt sur le revenu ne représente que 16% des rentrées fiscales de l'Etat, tandis que la TVA en représente 52%. Cherchez l'erreur.
Rédigé par : Jacques Lenoir | 21 janvier 2007 à 20:16
Le bouclier fiscal:
Toi monsieur ou madame Z qui gagnes xxxxx euros net par mois tu auras 100% de l'argent qui est au-dela du seuil de yyyy euros.
Et toi Monsieur ou Madame Lambda dont le salaire est maintenu en-dessous de yyyy par monsieur ou madame Z, tu devras donner une partie à l'Etat pour chaque euro net gagné.
C'est la solidarité made in France.
Plus tu gagnes, plus tu gagnes. Qu'importe si pour gagner plus il faut absolument faire stagner la majorité au bord de la limite de rupture.
C'est le même principe que le maintien des dictateurs à l'échelle internationale. Les multinationales sont en collusion avec nos élites pour maintenir des dictateurs qui financent les campagnes électorales et sont peu regardant sont les conditions contractuelles de vente de leurs ressources naturelles. Cela permet à ces multinationales de dégager des bénéfices qui ne servent même pas à donner des salaires décents mais à payer les actionnaires qui sont le plus souvent les fonds de pensions américains.
Le bouclier fiscal servira au premier chef les dirigeants de ces multinationales.
Rédigé par : bee_human | 30 janvier 2007 à 09:25
Citoyens francais, nous ne sommes pas égaux devant l'Impot
il suffit pour cela de regarder autour de vous lorsque certains ont des revenus issus d'organismes internationaux bien connus ! mais comme il sont exonéré d IRPP du meme coup cela les exonere de la taxe TV d'habitation etc alors oui celà mérite le détour
Rédigé par : BULLOU | 13 février 2007 à 22:17