L’année 2006 n’a malheureusement pas connu la trêve des armes. L’Irak a continué de s’enfoncer dans le chaos. Le Liban a été mis à feu et à sang. Le conflit oublié entre l’Ethiopie et la Somalie redouble aujourd’hui d’intensité. Au Darfour, on meurt dans l’indifférence totale. Le terrorisme, qui ne s’est jamais si bien porté, veut nous faire croire à un choc des civilisations : les Chrétiens contre les Musulmans, les Noirs contre les Blancs, Les Riches contre les Pauvres… Cette vision simpliste du monde, entretenue par certaines grandes puissances et quelques « bons auteurs », nie la complexité des rapports internationaux et la possibilité de trouver les chemins de la paix.
Si le monde est malade de la folie meurtrière des hommes, une petite note d’espoir est apparue ces derniers mois : la prise de conscience que l’écologie doit être mise au cœur de l’action politique. La survie de notre planète en dépend. Réchauffement, pollution, effet de serre, gaspillage énergétique, nous portons tous une part importante de responsabilité. Il est aujourd’hui démontré que l’activité humaine contribue à plonger le monde dans une impasse environnementale. Il est encore temps d’inverser la tendance, mais cela ne peut se faire sans une profonde remise en cause de nos modes de vie, sans un changement radical de notre modèle de développement productiviste.
Il nous faut aussi admettre que d’un point de vue économique et social le monde s’est profondément transformé sous l’effet de la globalisation de l’économie. L’accélération des délocalisations, la multiplication des « plans sociaux », l’émergence des travailleurs pauvres, le chômage qui se maintient à un niveau très élevé, ne peuvent que nous encourager à revoir notre système de formation, à mieux conjuguer les formations initiales, par alternance, tout au long de la vie, à inventer une plus grande sécurité des parcours professionnels. La défense des sans-abri ne passe pas seulement par la création de places d’hébergement, mais aussi par la lutte contre les causes de l’exclusion.
Le véritable changement est dans notre capacité, loin de la démagogie habituelle, à prendre en compte l’ampleur des problèmes grâce à la participation de tous, à proposer des solutions adaptées et à les mettre en application sous le contrôle citoyen. Cette méthode, fondée sur l’écoute démocratique, nous permettra d’assumer notre destin collectif, de refuser les prétendues fatalités et de ne plus être ces victimes « consentantes » des transformations du monde. Le renouveau attendu en 2007 est au cœur de cette démarche.
Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente année : une année du refus de la résignation, une année de solidarité, une année faite de bonheurs simples et d’exigence citoyenne.
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