Les institutions républicaines tournent aujourd'hui à vide. L'école, la police, la justice fabriquent au quotidien cette violence qu'on ne cesse de dénoncer. L'école n'a jamais été aussi peu associée à la promotion sociale des jeunes qui la fréquente. la police n'est même plus en mesure de faire régner l'ordre républicain sur le territoire tant ses missions sont aujourd'hui mal définies. La justice, après l'affaire emblématique d'Outreau, a achevé de perdre ce qui lui restait de crédibilité.
A ne pas comprendre cette situation, nous nous exposons dans un avenir proche à une explosion d'une autre ampleur que celle que nous avons connue dans nos banlieues au mois de novembre 2005. Notre pays ne fait plus confiance à ses dirigeants. Il est vrai que ces derniers ne comprennent pas grand chose à ce qui est en train de se jouer. A tel point, par exemple, que le CPE a pu apparaître à ses promoteurs comme une solution à la situation du chômage dans les quartiers de nos villes !
La grande préoccupation du moment au sommet de l'Etat est devenue l'endiguement de l'affaire Clearstream. Les méthodes de barbouzes utilisées par le Président de la République et son Premier ministre pour éliminer le prétendant aux dents longues ne doivent surtout pas filtrer. Si cette affaire ne révélait pas l'extrême déliquescence du sens de l'intérêt général, il y aurait matière à sourire. Le fonctionnement normal des institutions exigerait dans n'importe quelle démocratie qui se respecte la démission des autorités impliquées et l'ouverture d'une enquête parlementaire. Ce n'est pas le cas en France !
La devise de notre République n'est plus qu'un écran de fumée dissimulant de plus en plus mal les réalités d'un Etat où les inégalités sociales, les discriminations et les exclusions sont devenues insupportables. C'est cela que nous disait le soulèvement des banlieues de novembre 2005. S'il existe encore une responsabilité politique dans notre pays, il serait temps qu'elle s'exprime et agisse avant que l'échouage du navire n'ouvre la voie à la flibuste.
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