Chacun sait aujourd'hui qu'une des principales compétences de la région porte sur la construction, la rénovation, l’équipement et l’entretien des lycées. Plus d'un quart du budget de l’Ile-de-France y est aujourd’hui consacré. En revanche, ce que l’on sait moins c’est qu’en dehors de cette compétence strictement définie par les lois de décentralisation du début des années quatre-vingt, nous avons investi d’autres champs de l’éducation en passant lors de la mandature précédente de « l’aide à la pierre à l’aide à la personne ».
Les caractéristiques particulières de notre région avec ses fortes disparités territoriales et sociales nous ont conduit à intervenir bien au-delà du périmètre qui nous était attribué depuis vingt ans. Nous avons ainsi mis en place une véritable politique éducative qui peut se définir autour de quatre axes essentiels : offrir les mêmes chances à tous les lycéens, développer l’initiative citoyenne, préparer l’avenir des jeunes franciliens et aménager le lycée de demain.
La gratuité des manuels scolaires et la participation à l’équipement des élèves des établissements techniques et professionnels sont probablement les mesures les plus emblématiques de notre politique en faveur de l’égalité des chances. L’aide à la demi-pension avec la possibilité, pour les établissements qui le désirent, de mettre en place le quotient familial est un autre aspect non négligeable de notre action. De la même manière, l’aide régionale aux lycéens permet aux établissements d’acquérir des petits équipements (livres et matériels pédagogiques personnels) pour les élèves qui disposent de faibles moyens financiers.
Cette préoccupation sociale ne nous fait pas perdre de vue que l’une des missions essentielle de l’école est d’abord de former des citoyens. Aussi la Région a-t-elle ces dernières années inauguré un certain nombre de dispositifs allant dans ce sens. Les « Projets Lycées-Innovation Educative » et les « Projets Passion » qui visent à impliquer directement les lycéens, à promouvoir des relations ouvertes et confiantes entre les jeunes et les adultes à travers des domaines d’intervention très variés qui peuvent aller des institutions de la République à la lutte contre la violence, en passant par le respect de l’environnement ou l’engagement humanitaire.
Toutes ces actions ont une cohérence qui s’inscrit dans le schéma des formations mis en place en décembre 2000, dont la révision est prévue pour cette année. Il nous faut agir pour une offre de formation adaptée et diversifiée. L’avenir des jeunes Franciliens est à ce prix. Un nouveau programme prévisionnel des investissements (PPI) en lycée vise à mettre en adéquation les places et le nombre des élèves tout en améliorant les conditions d’études et de vie des lycéens. Dans le cadre d’un développement de la formation, l’enseignement professionnel est aussi pour nous une priorité. Nous entendons bien poursuivre la multiplication des places en CFA (Centre de formation et d’apprentissage). Parallèlement à cette politique, la région mène un certain nombre d’expériences contre le décrochage scolaire en soutenant les initiatives de la Mission générale d’insertion, mais aussi celles, plus locales, des lycées.
Et pour finir, revenons à ce qui fait la structure même de notre action : l’aménagement du lycée de demain. Une de nos priorités dans ce domaine est le développement de l’usage des technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE). La première étape qui s’achève fut celle de l’équipement. Maintenant, l’effort doit porter sur l’usage. De la même manière, nous nous sommes engagés à améliorer la sécurité dans les lycées (conception architecturale, point de contrôle des accès, vitres anti-effraction, parkings sécurisés). Pour la rénovation ou la construction des lycées nous prenons désormais en compte la qualité environnementale. Dans ce domaine, la Région a choisi de lancer trente et une opérations sous le label Haute Qualité Environnementale (HQE).
Cette politique éducative de la Région, qui sort largement du champ des compétences traditionnelles, n’est pas allée sans difficultés. Certains acteurs du système éducatif nous ont fait le reproche de précipiter ainsi la régionalisation de l’Education nationale, voire sa privatisation. Il n’est évidemment pas question pour nous de contester les prérogatives de l’Etat en matière de définition des enseignements et, plus largement, de la pédagogie. Nous ne voulons pas gérer les personnels de l’Education nationale. Nous nous sommes clairement prononcés contre la décentralisation des personnels TOS (Techniciens et ouvriers de service).
Mais face aux difficultés que rencontre aujourd’hui notre système éducatif, face aux choix du désengagement effectué par la droite, la Région peut être un point d’appui pour éviter une plus grande dégradation de l’éducation dans notre pays. Nous n’avons pas vocation à être les lecteurs de la chronique d’un naufrage annoncé, mais bien les acteurs d’une politique qui doit faire tout pour l’éviter et redonner un sens à l’action publique éducative.
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